Le conseil scientifique d’Euronext, responsable de la composition des indices boursiers parisiens, se réunira le 17 décembre pour examiner la présence de Vivendi dans le CAC 40. Cette réunion survient après la séparation annoncée du groupe en quatre entités distinctes, effective le 16 décembre, ce qui risque d’impacter sa capitalisation boursière.
La scission prévoit que Canal+ soit coté à Londres, Havas à Amsterdam et le Louis Hachette Group sur Euronext Growth, une plateforme pour les petites entreprises. Ainsi, Vivendi ne conservera que la société de jeux vidéo Gameloft, ainsi que des participations dans Universal Music Group (moins de 10 %) et Telecom Italia. Cette séparation est censée réduire la décote élevée par rapport à d’autres entreprises, qui atteignait 45 % fin 2023, selon Barclays.
L’assemblée générale de Vivendi a voté majoritairement en faveur de cette opération (97,5 %). Yannick Bolloré, président du conseil de surveillance, a défendu l’idée qu’une telle dissociation des activités permettrait d’améliorer la valorisation de chaque entité et, par conséquent, de créer plus de valeur pour les actionnaires, y compris le groupe Bolloré. La cotation d’Universal Music Group en 2021 est considérée comme un succès, ayant atteint 42 milliards d’euros en valorisation boursière.
Malgré ces optimismes, les modalités de la cotation sur des marchés internationaux ainsi que la structure actionnariale soulèvent des inquiétudes. Des investisseurs, comme Phitrust et CIAM, craignent que ces décisions ne créent pas de valeur et permettent au groupe Bolloré d’augmenter son contrôle sans lancer d’offre publique. En effet, la dispersion de la cotation pourrait affaiblir la position de Vivendi dans le CAC 40, qui compte parmi les sociétés ayant la plus faible capitalisation boursière du marché.
En conclusion, la réunion de mardi pourrait être décisive pour Vivendi. Les implications de sa séparation en plusieurs entités, la capacité à créer de la valeur pour les actionnaires, et l’impact potentiel sur son classement dans le CAC 40 seront au centre des discussions. La performance boursière post-scission sera scrutée de près, car elle déterminera la viabilité à long terme de cette stratégie.