Alors qu’on annonçait une récession, le S&P 500 bat des records en cette première moitié de 2024.
Pour rappel, le S&P 500 est l’un des indices boursiers les plus suivis au monde. Pour faire simple, il représente les actions des 500 entreprises cotées en bourse les plus grosses des États-Unis. C’est un peu le pouls de l’économie américaine. En 2024, il a battu record sur record. Malgré une grosse chute il y a quelques jours, il se rapproche doucement de son record précédent… Des records synonymes d’une bulle ? Pas vraiment…
Pendant la bulle internet des années 2000, les cours des actions de la tech étaient complètement décorrélés des fondamentaux des entreprises (et notamment de leurs revenus/profits). Aujourd’hui, nous n’observons pas une telle décorrélation entre le cours des actions et les fondamentaux. Un signe parmi d’autres qui nous montre que nous ne sommes certainement pas dans une bulle. L’ascension folle de Lululemon.
Entre 2004 et 2024, les revenus de Lululemon, une entreprise qui conçoit et vend des articles de sport, ont augmenté de 32 % (263x). Ils sont passés de quelques millions en 2004 à près de 11 milliards pour l’année 2024, selon les prévisions. La pandémie a propulsé les ventes avec des millions de personnes qui se sont mises au sport pendant et surtout après :
Mais comme on peut le voir, les ventes ont fortement ralenti suite à cette croissance folle post-pandémie. Il est fort possible qu’une bonne partie de la croissance future se soit concentrée pendant cette euphorie post-Covid. C’est un peu ce qu’il s’est passé pour la plateforme de produits artisanaux Etsy… La croissance d’Etsy est au point mort depuis la pandémie.
Pendant l’apogée de la pandémie, les consommateurs se sont rués sur Etsy pour acheter des produits artisanaux, mais depuis la croissance est plate. Tout comme Lululemon, et bien d’autres produits et services qui ont vu leur croissance exploser pendant la pandémie, Etsy a certainement bénéficié d’une sorte de forte “avance sur croissance” qui est donc suivie d’une stagnation. La queen Nvidia…
Alors : le graphique ci-dessus n’est déjà plus à jour. En effet, Apple est repassé devant Nvidia en termes de capitalisation boursière (3170 milliards de dollars pour Nvidia contre 3440 milliards pour Apple). Quand on regarde les autres chiffres, on voit que même si la croissance du cours de l’action est folle, elle est relativement bien méritée :
Apple continue d’augmenter ses marges du côté des ventes de service (Apple Music, App Store, iCloud, etc.)
Alors qu’on attend toujours la future mise à jour iPhone qui va faire repartir les ventes du smartphone, Apple continue d’augmenter les marges du côté de la vente de services pour dépendre de moins en moins des ventes de hardware (qui représente quand même toujours une énorme partie du CA de l’entreprise). Ces marges étaient de 63 % début 2019, elles sont aujourd’hui de 75 % ! Plus du double des marges des produits physiques qui sont, elles, passées de 34 % en 2019 à 37 % aujourd’hui. Pendant que Boeing galère à faire rentrer des astronautes sur Terre, la valorisation de SpaceX atteint des records.
L’entreprise spatiale d’Elon Musk pèse désormais 210 milliards de dollars. Pour rappel, contrairement à Tesla qui est une entreprise publique cotée en bourse, SpaceX est toujours une entreprise privée. Il est donc impossible d’acheter simplement des actions. L’action Amazon atteint des records et son cours a été multiplié par 4560 depuis son introduction en bourse en juin 1997.
La capitalisation boursière d’Amazon était de 442 millions de dollars en 1997, elle est aujourd’hui de 1870 milliards de dollars et elle a même récemment dépassé les 2000 milliards de dollars. Quels sont les pays qui ont connu la plus forte croissance au premier trimestre 2024 ?
Quelles sont les actions du S&P 500 qui ont le plus performé au premier et au deuxième trimestre 2024 ?
Sans surprise, Nvidia arrive en tête. À l’heure où j’écris ces lignes, l’action a augmenté de plus de 165 % en 2024. Quels sont les actifs qui ont connu les plus gros retours depuis 2011 ?
Dans le trio de tête, on retrouve :
La croissance de X (Twitter) est au point mort depuis son rachat par Elon Musk.
Le top 10 des actions du S&P 500 représente environ 75 % des retours de cet indice.
Cela montre à quel point les marchés sont concentrés. Aujourd’hui, trois entreprises américaines ont dépassé les 3000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Toutes ces entreprises sont dans le même secteur : la tech. Beaucoup pensent que cette concentration est dangereuse et le signe d’un bear market qui nous pend au nez. Et c’est la même chose au Royaume-Uni. Le top 10 des actions du FTSE 100 représente 87,5 % des retours de l’indice !
Le nombre de personnes qui détiennent des cryptos se rapproche doucement des plus gros acteurs du secteur des paiements (Visa et Mastercard)
Le nombre de personnes qui détiennent des cryptos (plus de 500 millions) a dépassé le nombre de personnes qui détiennent un compte PayPal (un peu moins de 500 millions) ou une carte American Express (un peu plus de 140 millions). Il reste encore pas mal de chemin pour rattraper les géants Visa et Mastercard, mais l’écart se réduit. Quels sont les pays dont les citoyens détiennent le plus de cryptos ?
En trio de tête, on retrouve :
La France n’est pas dans ce top 30… Pourtant, selon Adan, environ 12 % des Français détiennent des cryptos. LinkedIn, détenu par Microsoft, est devenu un géant qui génère plus de revenus que le New York Times, Snap et la partie HR Tech de Recruit Holdings (Indeed, Glassdoor, etc.)
Le parti du président américain n’a pas vraiment d’effet sur le S&P 500…
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