Le promoteur immobilier Réalités, basé dans la banlieue nantaise, traverse une période extrêmement difficile, marquée par une crise immobilière sans précédent, notamment dans le secteur du neuf.
En début d’année, un autre grand acteur du marché, Nexity, avait déjà été contraint de réduire ses coûts pour s’adapter à un marché en déclin. La situation de nombreux petits promoteurs, comme Réalités, est tout aussi préoccupante, certains d’entre eux étant confrontés à la question de leur survie.
Pour illustrer cette crise, Réalités a connu une chute de 30% de son chiffre d’affaires pour le premier semestre 2024, lequel s’est établi à 125 millions d’euros. La société attribue cette baisse significative de son activité aux difficultés rencontrées sur des projets lancés entre 2021 et 2023. Pour faire face à cette conjoncture défavorable et espérer un rebond, l’entreprise a annoncé en juillet qu’elle allait intensifier ses efforts de restructuration.
Réalités a officiellement engagé une procédure de conciliation auprès du tribunal de commerce de Nantes. Cette démarche est souvent utilisée par les entreprises rencontrant des difficultés financières, souhaitant parvenir à un accord avec leurs principaux créanciers, notamment fiscaux, sociaux, et bancaires, en vue d’une restructuration rapide. Cela devrait permettre à Réalités de réorganiser sa dette, qui se chiffrerait à 127,5 millions d’euros à fin décembre 2023, afin de préserver sa trésorerie.
La société vise à recentrer son activité sur son cœur de métier, la maîtrise d’ouvrage, tout en planifiant cessions d’actifs pour alléger son portefeuille. Parmi les mesures envisagées, on trouve également un projet de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) et une réévaluation de son portefeuille de projets immobiliers, incluant des abandon et des baisses de prix.
Cette situation critique est d’ailleurs telle que Réalités a reporté la publication de ses résultats pour le premier semestre, prévue initialement pour le 18 septembre, à début octobre. Cela a également des répercussions négatives sur le marché boursier. L’annonce de la procédure de conciliation a entraîné une forte chute de son action à la Bourse de Paris, qui a plongé de 27% pour atteindre un nouveau plus bas historique à 3,78 euros, soit une perte de 78,6% depuis le début de l’année.
Les déboires de Réalités illustrent les défis auxquels font face les promoteurs immobiliers dans un marché désenchanté. En s’alignant sur un plan de restructuration avec l’assistance judiciaire, Réalités espère sauver son avenir tout en naviguant à travers les tumultes d’une crise sectorielle. Les résultats à venir et la réaction du marché détermineront la viabilité de ses initiatives de redressement.