Chaque année, la banque danoise Saxo Banque publie ses prévisions « cygne noir », un ensemble d’événements improbables pouvant engendrer des répercussions majeures sur les marchés financiers et la société. Bien que ces prévisions aient peu de chances de se réaliser, certaines se sont révélées étonnamment précises par le passé, comme celles concernant le Brexit en 2016.
Pour 2024, Saxo Banque envisage plusieurs scénarios chocs, parmi lesquels un baril de pétrole à 150 dollars, l’effondrement des valeurs du luxe à cause d’un nouvel impôt sur la richesse, et la possible victoire de Robert Francis Kennedy Jr aux élections présidentielles américaines. Le secteur du luxe est déjà en difficulté, principalement à cause d’un ralentissement en Chine. Malgré cela, c’est Donald Trump qui a remporté les élections, mais l’arrivée d’un vaccinosceptique à la tête du département de la Santé crée de l’incertitude pour le secteur pharmaceutique, notamment pour les fabricants de vaccins.
Concernant le dollar américain, Saxo Banque anticipe une forte volatilité liée à la politique économique de Trump, incluant des droits de douane importants qui pourraient réduire le commerce mondial et limiter le nombre de dollars en circulation. Cela pourrait paradoxalement entraîner une hausse de la valeur du dollar tout en incitant les acteurs financiers à rechercher des alternatives comme les cryptomonnaies adossées à l’or. Selon Andreas Tueni de Saxo, cette situation pourrait entraîner une chute du dollar de 20% par rapport à des devises majeures et un essor significatif du marché des cryptomonnaies.
Pour 2025, Saxo Banque prévoit que Nvidia pourrait atteindre une valorisation de 7 000 milliards de dollars, un montant qui représenterait 10% de l’ensemble des marchés boursiers mondiaux. Cette prévision repose sur le succès attendu de leur puce Blackwell, révolutionnant les performances en intelligence artificielle. Cependant, la banque prédit également des complications pour Nvidia à long terme, notamment des préoccupations réglementaires concernant son statut de monopole.
Saxo Banque anticipe également que des catastrophes naturelles, exacerbées par le changement climatique, pourraient entraîner la faillite d’un grand assureur, ce qui aurait des conséquences systémiques sur le marché. Cette circonstance pourrait inciter les gouvernements à intervenir pour éviter une contagion des risques dans le secteur des assurances.
Enfin, d’autres prévisions « chocs » pour 2025 incluent l’instauration d’un premier cœur humain bio-imprimé, un plan de relance chinois massif, une taxe sur les centres de données d’intelligence artificielle, et un effondrement potentiel de l’OPEP face à la transition vers l’électrification des véhicules.
Ces présentations, bien qu’improbables, constituent un exercice intellectuel intéressant permettant de réfléchir à un large éventail de scénarios futurs qui pourraient surprendre les marchés financiers et les acteurs économiques.
