Le groupe pétrolier Maurel & Prom fait face à une forte baisse de son action à la Bourse de Paris suite à la révocation par les États-Unis de sa licence pour exercer au Venezuela. Ce pays, soumis à des sanctions américaines, est essentiel pour le groupe, qui détient 40 % des parts de la société mixte Petroregional del Lago, exploitant le champ pétrolier d’Uraneta Oesta.
L’Office for Foreign Assets Control (Ofac), qui gère les licences nécessaires pour le commerce lié au pétrole au Venezuela, a annoncé cette révocation le 28 mars 2025. Maurel & Prom continuera cependant d’opérer jusqu’au 27 mai grâce à une « licence de transition » permettant d’achever ses transactions antérieures. Le groupe reste en contact avec les autorités américaines pour évaluer la situation et les implications de cette décision.
Les tensions entre les États-Unis et le Venezuela se sont intensifiées depuis l’élection de Donald Trump, qui ne reconnaît pas la réélection de Nicolas Maduro. Un des derniers coups portés contre le Venezuela a été l’imposition d’une surtaxe de 25 % sur le pétrole vénézuélien, applicable en avril. En fin février, la licence de Chevron avait également été révoquée, préfigurant d’autres sanctions potentielles contre des entreprises pétrolières opérant dans le pays.
Cette situation, bien que perçue comme négative par le marché, est jugée par certains analystes comme « prévisible ». Oddo BHF souligne que cette décision devrait peser lourdement sur la production et les revenus de Maurel & Prom, estimant que la coentreprise au Venezuela représente jusqu’à 29 % de l’actif net réévalué et pourrait affecter le flux de trésorerie de l’entreprise, qui pourrait tomber de 25 millions d’euros à -40 millions d’euros en fonction de la durée des sanctions.
Cependant, le bureau d’études indique aussi que Maurel & Prom ne doit pas désespérer. En dehors du Venezuela, le groupe affiche une situation financière saine, sans dettes et en bonne position pour poursuivre des opportunités de croissance, notamment par des fusions et acquisitions en Colombie. De plus, la société a récemment augmenté son dividende de 10 %, même si ce dernier reste inférieur à la moyenne du secteur pétrolier.
Ainsi, le marché a mal réagi à cette nouvelle, avec une chute de 15,6 % de l’action de Maurel & Prom dans les premiers échanges du lundi suivant l’annonce. La coentreprise dans le pays contribue à hauteur de 10.000 barils par jour à sa production, représentant 23 % de celle-ci. Les analystes restent sur une position neutre concernant l’action, avec un objectif de cours à 5,20 euros, tout en notant que la situation peut évoluer selon le contexte géopolitique.
En conclusion, bien que la révocation de la licence par les États-Unis soit préoccupante pour Maurel & Prom, la compagnie semble bien équipée pour faire face à cette complexité géopolitique, tout en gardant un œil sur les évolutions à venir.