Global Bioenergies, un chimiste vert spécialisé dans la production d’isobutène à partir de ressources végétales, fait face à des difficultés financières majeures. La société, qui vise à remplacer des produits pétroliers par des alternatives biosourcées, doit maintenant envisager une liquidation judiciaire et se préparer à quitter la Bourse de Paris.
En mai 2023, Global Bioenergies a reconnu son incapacité à attirer des investisseurs stratégiques pour soutenir ses opérations. La société avait misé sur une version de l’isododécane, un ingrédient utilisé dans les cosmétiques et normalement dérivé du pétrole, mais n’a pas réussi à transformer ses projets en réalité. Des revers successifs, dont l’arrêt de développement de produits cosmétiques et un manque de soutien de la part de son principal actionnaire, L’Oréal, ont fragilisé l’entreprise.
Pour faire face à ses défis, Global Bioenergies s’est recentrée sur la production de carburants d’aviation durable (SAF). Un partenariat prometteur avec un grand industriel devait soutenir ce développement, mais les discussions n’ont pas abouti à des engagements fermes. Malgré des efforts pour sécuriser des financements, la société ne trouve pas de partenaires prêts à investir, exacerbés par un contexte géopolitique instable.
Le cofondateur et directeur général, Marc Delcourt, a exprimé des préoccupations croissantes, indiquant que les dettes de l’entreprise dépassent 13 millions d’euros tandis que sa trésorerie ne s’élève qu’à 3 millions. Face à cette situation alarmante, la société a lancé une procédure de « prépack cession » – un processus structuré pour faciliter la vente d’une entreprise en difficulté. Les offres des potentiels repreneurs devront être soumises avant le 9 juillet 2025, et le tribunal de commerce d’Évry déterminera le repreneur, avec un dénouement attendu à l’automne 2025.
Cependant, la mise en œuvre de ce plan de cession entraînera inévitablement une liquidation judiciaire et la radiation des actions de Global Bioenergies, qui perdra presque toute sa valeur. Actuellement, les actions sont en chute libre, s’échangeant à moins de 0,10 euro, contre un prix d’introduction de 19,85 euros en 2011. Les actionnaires s’attendent à perdre l’intégralité de leur investissement, une évolution difficile que le directeur reconnaît lui-même, étant l’un des principaux investisseurs.
Global Bioenergies se trouve donc à un tournant critique, luttant pour sa survie dans un secteur déjà en proie à des défis économiques et stratégiques majeurs. La succession de déceptions et les difficultés de financement ont mis l’entreprise sur le chemin de la liquidation, un scénario qui pourrait marquer la fin de ses ambitions dans le développement de solutions durables.