Campari, propriétaire d’Aperol, déçoit la Bourse après un début d’année morose.

La société italienne Campari a récemment annoncé des revenus du premier trimestre inférieurs aux attentes, entraînant une chute de l’action de 1 % depuis le début de l’année et de 39,5 % sur un an. Ce contexte difficile touche l’ensemble du secteur des spiritueux, avec des pertes similaires pour Pernod Ricard et Diageo. La baisse des revenus de Campari a été attribuée à des déstockages importants aux États-Unis, à une demande atone en Chine, et à de possibles nouvelles taxes douanières américaines sur les produits de l’Union Européenne.

De plus, la société a connu un changement dans sa direction avec le départ de Matteo Fantacchiotti, qui n’a occupé son poste de directeur général que six mois. Simon Hunt, avec 30 ans d’expérience, a pris le relais en décembre dernier. Malgré cette turbulence, les analystes de Deutsche Bank restent optimistes, soulignant la force des marques détenues par Campari et l’expertise de son nouveau directeur.

Campari a rapporté des revenus de 666 millions d’euros pour le trimestre, en baisse de 4,2 % une fois les variations de change exclues. Cette diminution est plus marquée que l’attente d’une baisse de 1 %. L’entreprise qualifie ce début d’année de « soft », en raison d’effets calendaire négatifs, notamment des vacances de Pâques plus tardives, ainsi que d’une « volatilité macroéconomique accrue ».

Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement aux États-Unis, bien que résolues en avril, ont également pesé sur les résultats, en particulier dans la région Amérique, représentant 47 % du chiffre d’affaires, avec une chute significative de 11 % aux États-Unis. Selon la Royal Bank of Canada, ces facteurs ont retiré 3,1 points de croissance au groupe.

Outre ces revenus inférieurs aux attentes, le résultat opérationnel ajusté a chuté de 17,2 %, atteignant 136 millions d’euros, alors que le consensus prévoyait 147 millions. Le bénéfice net a quant à lui diminué de 26,1 % à 107 millions d’euros.

Bien que Campari prévoit un « solide rebond » en avril, les incertitudes persistent. La société a réaffirmé ses objectifs pour 2025, aspirant à une croissance modérée et la stabilisation de son résultat opérationnel ajusté, espérant un second semestre meilleur. Cependant, ces prévisions excluent les impacts potentiels des nouvelles taxes douanières, évaluées à environ 25 millions d’euros, et des effets négatifs dus à la faiblesse du dollar.

À la Bourse de Milan, l’action a chuté de 2,5 % en milieu de journée, les analystes de la société Alphavalue restant prudents sur la capacité de Campari à générer une croissance de chiffre d’affaires avant la période estivale. Ils expriment des préoccupations concernant l’absence d’une stratégie de rabais face à ses concurrents, ce qui pourrait nuire aux parts de marché de l’entreprise.

Dans l’ensemble, malgré une série de défis, Campari tente de naviguer à travers un paysage incertain tout en visant une performance améliorée à l’avenir.

  • Henri Gilmare henri.gilmare@bourseo.fr https://bourseo.fr