La croissance de Schneider Electric, freinée par l’Europe, inquiète la Bourse.

Schneider Electric, spécialisé dans les équipements électriques et l’efficacité énergétique, a enregistré une croissance de 7,4 % au premier trimestre, en données comparables, en deçà des 8,9 % attendus par le consensus du marché. Cette situation est en partie due à des retards dans des projets de data centers, un secteur crucial pour la société. Avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle et des services cloud, les grandes entreprises technologiques ont considérablement augmenté leur demande pour des solutions permettant de rendre les data centers plus économes en énergie.

Cependant, des reports de projets par des géants comme Microsoft et Amazon ont suscité des inquiétudes sur les perspectives de croissance de Schneider Electric. L’entreprise devait impérativement afficher une croissance résiliente pour apaiser le marché, mais le chiffre d’affaires n’a pas répondu aux attentes. Au cours des trois premiers mois de l’année, Schneider a réalisé un chiffre d’affaires de 9,325 milliards d’euros, représentant une augmentation de 8,4 % en données publiées, mais décevant en comparaison avec le consensus des analystes.

La faiblesse a été particulièrement marquée en Europe, où les revenus ont décliné de 3,6 % en données comparables. À l’inverse, l’Amérique du Nord, une zone clé pour Schneider, a affiché une croissance robuste de 15,2 % sur la même période. Schneider a observé une poursuite de la croissance de plus de 10 % dans les data centers en Amérique du Nord, tandis que l’Asie-Pacifique a progressé de 9,3 %.

La directrice financière, Hilary Maxson, a souligné des défis tels que la disponibilité de l’énergie et une incertitude économique générale, affectant négativement le secteur résidentiel, qui représente 10 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. La société sœur spécialisée dans les logiciels, Aveva, a également connu des difficultés en raison de bases de comparaison élevées, surtout dans des régions comme la France et les pays nordiques.

Malgré ces résultats, Schneider Electric a confirmé ses objectifs de croissance pour 2025, visant une augmentation de 7 à 10 % en données comparables et une amélioration de sa marge opérationnelle. Maxson a également noté qu’aucune inflexion de tendance n’a été observée en ce qui concerne l’activité ou les commandes au début du deuxième trimestre.

En ce qui concerne les droits de douane américains, Maxson a évalué l’impact financier potentiel à quelques centaines de millions d’euros. Actuellement, environ 83 % des ventes réalisées en Amérique du Nord proviennent de la production locale, bien qu’une part significative soit importée du Mexique. Pour compenser l’inflation causée par ces surtaxes, l’entreprise prévoit de transférer ces coûts à ses clients, mais avec un certain délai.

Les analystes d’Oddo BHF et de Royal Bank of Canada ont exprimé des opinions rassurantes concernant la solidité des bases sous-jacentes de Schneider Electric, notamment dans le secteur des data centers, malgré cette période de turbulence. La direction reste confiante et adapte ses prévisions face aux réalités du marché tout en continuant à mettre l’accent sur la performance à long terme de l’entreprise.

  • Henri Gilmare henri.gilmare@bourseo.fr https://bourseo.fr