Les bénéfices de General Motors plombés par les droits de douane, l’action chute à Wall Street.

Le constructeur automobile américain General Motors (GM) rencontre des difficultés à Wall Street, son bénéfice ayant considérablement chuté au deuxième trimestre, en partie à cause d’une perte dépassant 1 milliard de dollars due aux droits de douane. La société a averti que ces surtaxes continueraient d’impacter ses résultats au troisième trimestre.

La saison des résultats révèle l’effet des droits de douane sur les entreprises, particulièrement dans le secteur automobile, qui est affecté par les taxes sur les importations en provenance du Mexique et du Canada, ainsi que sur l’acier et l’aluminium. Bien que Donald Trump ait signé un décret limitant les pénalités doubles sur les importations en provenance de ces pays sous l’accord USMCA, l’impact reste significatif. Selon des estimations, des entreprises comme Stellantis et Volkswagen importent environ 40 % de leurs volumes de ces pays, tandis que General Motors et Ford sont légèrement moins exposés.

Lundi, Stellantis a annoncé une perte nette de 2,3 milliards d’euros au premier semestre et un impact de 300 millions d’euros lié aux droits de douane. General Motors, quant à lui, a subi un impact net de 1,1 milliard de dollars au deuxième trimestre, prévoyant que cette situation pourrait se détériorer encore dans les mois à venir, avec des coûts indirects des surtaxes affectant le résultat opérationnel. GM estime que les droits de douane pourraient coûter entre 4 et 5 milliards de dollars d’ici 2025, mais s’efforce de réduire cette somme de 30 % par le biais d’augmentations de prix et d’ajustements de production.

Pour faire face à la pression des coûts, GM a annoncé un investissement de 4 milliards de dollars pour renforcer son infrastructure industrielle aux États-Unis. Ce plan vise à augmenter la capacité de production de 300 000 véhicules supplémentaires, permettant ainsi une réponse rapide à la demande clientèle tout en réduisant leur exposition aux droits de douane. La directrice générale, Mary Barra, a affirmé que cette nouvelle capacité devrait être opérationnelle dans 18 mois, permettant la construction de plus de 2 millions de véhicules par an.

Malgré des résultats financiers meilleurs que prévu, l’action de GM a chuté de 6,7 %. Les recettes de 47,1 milliards de dollars au deuxième trimestre ont diminué de 2 % par rapport à l’année précédente, et le résultat opérationnel ajusté est tombé à 3 milliards de dollars, contre 4,4 milliards un an plus tôt. La marge a également diminué, passant de 9,3 % à 6,4 %. Le bénéfice par action a chuté de 3,06 dollars à 2,53 dollars, alors que les analystes anticipaient des résultats inférieurs.

Le flux de trésorerie ajusté des activités automobiles a été divisé par presque deux, tombant à 2,8 milliards de dollars, en raison des paiements de droits de douane et des variations du besoin en fonds de roulement. Dan Ives, analyste chez Wedbush, a indiqué que les difficultés liées aux droits de douane continueraient d’affecter les résultats financiers à court terme, mais a loué la capacité de GM à naviguer dans ce contexte difficile, tout en maintenant une forte demande pour ses véhicules électriques et thermiques.

GM maintient ses prévisions pour 2025, visant un résultat opérationnel ajusté entre 10 et 12,5 milliards de dollars, et un bénéfice par action ajusté de 8,25 à 10 dollars.

  • Henri Gilmare henri.gilmare@bourseo.fr https://bourseo.fr