Le groupe de spiritueux Rémy Cointreau a annoncé une révision à la baisse de l’impact des surtaxes douanières américaines sur son résultat opérationnel courant, le fixant à 20 millions d’euros au lieu de 35 millions d’euros. Cette annonce lui permet d’optimiser ses prévisions de rentabilité pour l’exercice se terminant en mars. Cependant, le secteur des spiritueux européens, comprenant des entreprises comme Pernod Ricard, Rémy Cointreau, Diageo et Davide Campari, traverse une période difficile. Au cours des trois dernières années, leurs actions ont connu des baisses significatives, de 34,7% à 60,7%.
Les groupes de spiritueux ont souffert de changements dans les tendances de consommation, notamment en Chine et aux États-Unis, associés à des niveaux de stocks élevés. De surcroît, ces entreprises ont dû naviguer entre des droits de douane plus élevés, avec des menaces de surtaxes en Chine et aux États-Unis. Récemment, la Chine a établi des droits de douane de 34,9%, tout en offrant des exemptions aux groupes adoptant un prix minimum à l’importation. Cette mesure a permis de réduire les coûts pour les sociétés européennes. De plus, un accord entre l’Union européenne et les États-Unis a réduit les surtaxes américaines à 15%, bien que les Européens aient échoué à obtenir une exemption pour les alcools.
Avec la diminution des droits de douane, Rémy Cointreau a révisé ses perspectives financières, s’attendant désormais à une baisse de son résultat opérationnel courant de « mid-single » entre 4% et 6%, contre une estimation précédente de 4% à 9%. Parallèlement, la société vise une croissance de ses ventes en données comparables « mid-single-digit », principalement due à un rebond aux États-Unis.
Malgré des signes prometteurs, le marché a réagi prudemment, avec une baisse de 1,7% de l’action Rémy Cointreau à la Bourse de Paris. Pernod Ricard a également évalué l’impact brut des droits de douane à 35 millions d’euros pour les États-Unis et 45 millions pour la Chine, sans donner d’objectifs chiffrés pour l’exercice 2025-2026. Les prévisions de Pernod indiquent un possible repli de ses ventes au cours du premier trimestre dû à des ajustements de stocks dans les deux pays.
Les préoccupations sur la santé structurelle du secteur demeurent. Barclays a mis en avant fin juillet que les « déplétions » — les ventes des grossistes aux détaillants — restent faibles, signalant une demande stagnante. La banque a exprimé des doutes quant à la croissance en Chine, citant des défis démographiques et une baisse de la consommation d’alcool par habitant au cours de la dernière décennie.
En conclusion, bien que des mesures récentes aient favorisé des améliorations temporaires pour Rémy Cointreau et d’autres acteurs majeurs du secteur, des incertitudes persistantes continuent d’affecter le marché des spiritueux, laissant les entreprises en attente d’une reprise à long terme.