Au cours des trois derniers mois, l’action de Kering, la société mère de Gucci, a enregistré une hausse de 50 %, bien qu’elle parte d’un niveau très bas. L’arrivée de Luca de Meo, ancien directeur général de Renault, a suscité un certain enthousiasme sur le marché. Le souhait d’un actionnaire lors de l’assemblée générale de début septembre était que De Meo insufflât l’esprit de « Renaulution », qui avait redressé Renault, à Kering, créant ainsi une « Keringlution ».
De Meo a précisé qu’il présentera son plan stratégique en 2026, mais il compte déjà agir rapidement en matière de réduction des coûts, de désendettement et de réorganisation des marques. Son arrivée a également entraîné des changements notables, comme la nomination de Francesca Belletini comme PDG de Gucci et un nouvel accord pour le groupe Valentino.
Les mesures prises par De Meo ont été perçues comme des signaux d’une volonté de changement rapide et significatif. Bien que ses initiatives aient eu un impact limité à court terme, elles ont été bien accueillies par le marché ; Kering a connu une forte hausse de son action après sa nomination. Toutefois, les analystes restent prudents, notant que malgré des attentes élevées, il est trop tôt pour parler de redressement global, surtout avec les ventes de Gucci en baisse continue.
L’annonce de la première collection de Gucci par le nouveau directeur artistique Demna Gvasalia semble avoir également attiré l’attention, apaisant certaines craintes quant à la direction créative de la marque. Les analystes jugent cette nouvelle collection prometteuse, même si son impact sur les ventes prendra du temps à se matérialiser.
Les investisseurs restent divisés quant à la capacité de De Meo à transformer Kering. S’il est apprécié pour sa passion et son leadership, son expérience dans le secteur du luxe est limitée. Cependant, la confiance des marchés s’est accrue, avec une hausse significative du cours de l’action depuis son arrivée. Cela coïncide avec de récentes redynamisations réussies de marques concurrentes, soulignant une attente de changement positif à Kering.
Pour autant, des analystes appellent à la prudence, rappelant que les histoires de redressement à travers des leviers internes présentent souvent des fluctuations. Malgré une hausse de 50 % du cours de l’action, aucun signe clair d’amélioration tangible n’a encore été observé.
À l’approche de la publication des résultats du troisième trimestre, les attentes demeurent mitigées, avec des anticipations de baisse des ventes pour Gucci et Kering dans son ensemble, mettant en exergue des défis persistants. Alors que De Meo a amorcé des changements, l’avenir du groupe reste incertain, en dépit de l’enthousiasme qu’il suscite chez les investisseurs et d’un potentiel de hausse jugé supérieur à celui d’autres marques concurrentes.