Carmat, le spécialiste du cœur artificiel Aeson, fait face à une situation financière critique. Après avoir averti qu’il risquait d’être à court de liquidités d’ici à mi-mai, la société a annoncé qu’elle se retrouverait en cessation de paiements d’ici la fin du mois si elle ne parvenait pas à sécuriser un financement urgent de 3,5 millions d’euros. Pour pallier cette situation, l’entreprise a lancé une campagne de dons.
À la fin avril, Carmat avait déjà fait état de sa trésorerie insuffisante pour financer ses opérations jusqu’en juin 2025, soulignant la nécessité de trouver des fonds rapidement. Bien qu’une ligne de financement flexible de 9 millions d’euros, négociée avec Iris Capital Investment fin mars, ait accordé un répit temporaire à l’entreprise, cet apport a été qualifié de « bridge » par Oddo BHF, qui contestait sa capacité à soutenir les opérations à long terme. Carmat aurait besoin de renflouer sa trésorerie d’environ 35 millions d’euros pour mener à bien ses projets pour l’année suivante.
Malgré ces avertissements, la société est de plus en plus vulnérable. Elle a récemment déclaré qu’elle serait en cessation de paiements si elle n’attirait pas d’investissements sous peu. Ce déclin s’est traduit par une chute de 60% de son action sur le marché boursier, entraînant des répercussions sévères sur sa capitalisation boursière.
Dans son communiqué, Carmat a souligné l’impossibilité de sécuriser de nouveaux financements, attribuant cela à un « environnement de financement très dégradé », ce qui complique la situation pour les PME. En dépit des efforts, la collecte de fonds via sa campagne de dons n’a rapporté qu’une somme modeste de 8.271 euros, soulignant l’ampleur de ses défis financiers.
Le besoin urgent de trésorerie est illustré par les 20 millions d’euros nécessaires jusqu’à fin 2025, avec des échéances pour des financements spécifiques de 8 millions d’euros d’ici fin juillet, 4 millions d’euros d’ici fin septembre et de nouveau 8 millions d’euros au dernier trimestre.
Face à cette crise, Carmat explore toutes les options de financement, tout en réfléchissant à la possibilité de quitter le marché boursier. Selon Pierre Bastid, le président du conseil d’administration, lever des fonds est devenu la difficulté principale de l’entreprise. Il a suggéré qu’une solution idéale serait de trouver un investisseur prêt à injecter entre 200 et 300 millions d’euros pour retirer Carmat de la Bourse, permettant ainsi à l’équipe de travailler dans la sérénité, sans la pression d’urgentes levées de fonds.
La situation de Carmat est alarmante et suscite des préoccupations quant à l’avenir de ses projets. Les prochaines semaines seront déterminantes pour la survie de la société et pour le développement de ses innovations dans le domaine des cœurs artificiels.