L’action Thales sous pression avant la rencontre entre Poutine et Trump

Les actions de la défense affichent une baisse significative ce lundi, suite à l’annonce de Donald Trump d’une rencontre avec Vladimir Poutine le 15 août. Ce secteur est particulièrement sensible aux enjeux géopolitiques. La semaine dernière, des nouvelles encourageantes concernant une possible trêve en Ukraine avaient déjà pesé sur les valeurs de la défense, qui ont connu une chute.

Ce lundi, le secteur européen a commencé la journée sur une tendance à la baisse, Thales perdant 1 %, après avoir chuté de 4,6 % plus tôt. Dassault Aviation a enregistré une baisse similaire, tandis que des entreprises comme Hensoldt et Rheinmetall en Allemagne, et Leonardo en Italie, ont également vu leurs titres s’effondrer.

L’annonce de Trump a ravivé les craintes dans le secteur. En effet, une réunion sans la participation de l’Ukraine ou de l’UE pourrait être perçue comme une négligence des intérêts ukrainiens. Emmanuel Macron a déclaré que « l’avenir de l’Ukraine ne peut se décider sans les Ukrainiens », tandis que Kaja Kallas a appelé à une réunion extraordinaire de l’UE en soulignant que tout accord devait inclure l’Ukraine, essentiel pour la sécurité de l’Europe.

Trump a également insinué qu’un potentiel cessez-le-feu pourrait impliquer un échange de territoires, une idée fermement rejetée par Volodymyr Zelensky. Selon Jefferies, ces développements risquent d’exercer une pression importante sur les actions défense aujourd’hui, même si la banque estime qu’un accord imminent est peu probable, ce qui pourrait représenter une opportunité d’investissement à long terme.

Rheinmetall, qui tire environ 20 % de ses revenus des contrats en Ukraine, est particulièrement exposé. Néanmoins, le secteur de la défense avait connu une forte hausse depuis le début de l’année, propulsé par des augmentations des budgets militaires en Europe, incités par les États-Unis, qui se sont retirés de leur rôle traditionnel de garant de sécurité.

L’Allemagne a annoncé des investissements massifs, et en juin, les membres de l’OTAN se sont engagés à augmenter leurs dépenses de défense à 5 % de leur PIB d’ici 2035, contre 2 % précédemment. La Royal Bank of Canada a estimé que cet objectif pourrait engendrer une hausse annuelle de 2 000 milliards de dollars dans les dépenses militaires de l’OTAN, avec une croissance estimée à 8 % par an jusqu’en 2035.

Dans ce contexte, certaines entreprises du secteur de la défense pourraient continuer à profiter de la tendance à la hausse des dépenses militaires malgré les craintes soulevées par les discussions de paix en Ukraine. Cette dynamique reflète un changement stratégique en Europe, qui cherche à renforcer sa sécurité face aux incertitudes géopolitiques actuelles. En somme, bien que la situation puisse sembler inquiétante à court terme, les perspectives à long terme restent favorables pour le secteur de la défense en Europe.

  • Henri Gilmare henri.gilmare@bourseo.fr https://bourseo.fr